Le graphe : un jardin aux sentiers qui bifurquent – Première partie

Le graphe : un jardin aux sentiers qui bifurquent – Première partie

Le graphe : un jardin aux sentiers qui bifurquent

Première partie

  

La psychanalyse ne se caractérise pas par son objet, par la personne qu’elle traite, peu importe la définition psychopathologique de sa souffrance (névrose, psychose, perversion, ou quelque diagnostic que ce soit). La souffrance de celui qui vient en analyse ne peut jamais suffire à en faire un objet patient ; ce n’est jamais un patient qui vient en analyse ; c’est toujours déjà un « analysant ». Les premiers entretiens ne devraient jamais être des entretiens préliminaires avant l’analyse, mais les premières séances d’un processus, d’un chemin, d’un cheminement, d’une méthode déjà en cours. Les premiers entretiens sont, selon Freud, un bout de psychanalyse à l’essai ; on essaie de commencer le processus de l’analyse, on essaie de prendre son chemin.

Quelle est cette méthode spécifique de la psychanalyse ? Le graphe que nous allons travailler expose essentiellement la méthode de la psychanalyse. Cette méthode ou façon de cheminer peut s’inscrire en n’importe quel point tiré de l’expérience clinique. Puisqu’il s’agit de s’exercer au graphe ou à la méthode psychanalytique dans cet atelier, je vous propose d’imaginer maintenant dans votre esprit un point clinique, de le noter dans une petite partie de votre tête, pour le faire travailler dans l’écoute de cet atelier ; car si c’est un atelier, il ne s’agit donc pas simplement de recevoir quelques idées comme ce qui surviendrait par hasard dans un discours fait d’associations libres, mais de trouver et de développer la structure, aussi complète que possible, d’un petit point de clinique. Si nous faisons cet effort, le travail aura été vraiment productif pour chacun d’entre nous, il en sortira quelque chose qui change notre pratique.

Pour ma part, je m’en tiendrai à un petit point clinique, qui vous est bien connu : c’est l’exemple princeps de l’article de Freud, La négation. Un analysant a fait un rêve et il précise tout de suite dans le cours de ses associations : « la personne convoquée dans mon rêve, ce n’est pas ma mère » ; c’est cette petite phrase que je prendrai comme exemple. Eh bien donc, je vous suggère fortement de choisir un petit exemple de votre clinique et de vous interroger à partir de lui, de préférence un exemple pas trop proche de mon exemple ; cela vous permettra de vérifier ce que j’appellerai l’omniprésence du graphe, à savoir la possibilité de soutenir, envers et contre tout, la méthode propre à la psychanalyse en chaque point de notre clinique.

 

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