Le graphe : un jardin aux sentiers qui bifurquent
Troisième partie
La question du sujet
Avec le graphe, il pourrait sembler qu’on possède la « clef universelle »[1] pour poser la question du sujet.
Pour écouter et laisser la place à la personne qui vient nous voir, il faut d’abord non pas nous demander si elle correspond à telle ou telle catégorie diagnostique (névrose, psychose, perversion), mais il nous faut poser la question du sujet. La question préliminaire à tout traitement de la psychose ne doit jamais être celle du diagnostic, elle n’est pas de savoir s’il s’agit d’une « psychose » ; la question préliminaire consiste à se plonger dans la question du sujet, c’est la question du sujet ; c’est l’essence même du schéma L. Au lieu même où toute relation, y compris la relation intersubjective, semblait pouvoir se réduire à une relation imaginaire entre quelque chose qu’on observe (l’objet) et celui qui observer (le moi), il s’agit de faire apparaître l’axe symbolique qui met le sujet S en question à partir du grand Autre, A.
Y a-t-il une réponse universelle ? La place de la jouissance primordiale
Si le graphe nous donne la clef universelle pour la question du sujet, ne nous donnerait-il en plus la réponse universelle ? Et cette réponse serait fournie par le signifiant du grand Autre barré, une réponse qui consisterait en une fin de non-recevoir émise de la place où cet Autre est appelé et où il n’y a personne qui réponde. Ceci ne suffit pas. Reprenons l’ensemble du graphe.
La piste imaginaire de l’intention de notre graphe est celle du moi et de son objet. Le graphe prend en considération le croisement de ce fil avec la piste symbolique et ensuite le croisement de ce même fil imaginaire, avec non pas la piste réelle, mais avec les « effets du symbolique dans le réel »[2].
[1] Ecrits, p.815.
[2] D’un Autre à l’autre, p. 252.
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