‘‘La structure’’

Incidences pratiques d’une colonne vertébrale pour la psychanalyse

Qu’est-ce qu’une structure ?

Introduction : la structure comme support mouvant du mouvement

Le mot vient du latin struere empiler des objets les uns sur les autres. Nous retrouvons le radical dans le verbe « construire » et dans le nom « construction ». Comment comprendre la structure en psychanalyse : comme un nom donné déjà construit ? Ou comme un verbe construire toujours à faire ?

La structure de la psychanalyse est une construction vivante, toujours en mouvement comme une colonne vertébrale : un empilement de vertèbres et chaque vertèbre — selon l’étymologie — peut tourner (vertere) sur elle-même et par rapport aux autres. La colonne nous présente ainsi le donné déjà construit de chaque vertèbre mobile, mais en même temps le mouvement que cet empilement permet.

Ainsi la première topique freudienne sert de colonne vertébrale : la perception est la vertèbre inférieure, sur laquelle s’appuie la vertèbre des signes perceptions, sur laquelle s’appuie la vertèbre de l’inconscient, puis celle du préconscient et enfin au sommet celle de la motricité et de la conscience. Chaque vertèbre jouit d’un certain degré de liberté pour tourner sur elle-même et permettre le mouvement du faire et du dire.

Tout est vu comme un support, support des vertèbres empilées, support du mouvement de chaque vertèbre, mais surtout l’ensemble de la structure sert de support pour tout ce qui va pouvoir se mouvoir dans le faire et le dire de l’inconscient. Quoi que nous fassions et disions, que nous le sachions ou non, nous nous appuyons toujours sur un support, imaginaire certes, point de départ pour un fonctionnement symbolique et pour tout ce qui dépasse et échappe à la structure elle-même.

Voilà l’importance cruciale de la structure en psychanalyse. Le mot est omniprésent dans tout le séminaire de Lacan depuis le début jusqu’à la fin. La structure apparaît toujours déjà comme un donné déjà construit (imaginaire) et elle est en même temps toujours fonction d’un mouvement (symbolique) qui la fait naître et l’anime et qui laisse entrevoir un réel qui lui échappe.

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